Le portage

Si actuellement le portage revient à la mode, il faut dire que, en réalité, les bébés ont toujours été portés. « Depuis la préhistoire », selon Marie-Laure Cornier*, sage-femme et spécialiste du portage. « Tous les bébés étaient dans une peau de bête (qui est devenu un tissu), contre leur mère », poursuit-elle. A l’époque, pas de transat ni de cosy pour déposer le bébé. La seule façon de le garder tout en garantissant sa sécurité et en le surveillant était de le porter contre soi. Une pratique qui s’est un peu perdue au fil du temps… et qui revient maintenant sur le devant de la scène pour le plus grand plaisir des bébés… et de ceux qui les portent !

Depuis quelques années, le maternage et la proximité mère-enfant connaissent un regain d’intérêt. Les porte-bébés font partie intégrante de cette approche. C’est dans ce contexte qu’apparaissent les premiers porte-bébés préformés (= »prêt-à-porter », comme un sac à dos). Une invention qui permet aux parents de porter leur bébé contre eux, « près du cœur ». Aujourd’hui, le portage n’est plus uniquement réservé aux parents et ne se fait plus seulement à l’aide des porte-bébés mais s’étend à tous ceux qui s’occupent du bébé comme les autres membres de la famille ou même certains professionnels de la petite enfance et se pratique aussi avec des « écharpes » spécifiques.

 

Mais qu’est-ce que le portage exactement ?

Le portage est une pratique qui consiste à porter contre soi son bébé en position verticale à l’aide d’un porte-bébé ou d’une écharpe. Le portage permet aussi au parent de maintenir un contact physique avec son enfant de manière simple et confortable tout en ayant les mains libres.

 

Pourquoi porter son bébé ?

Notamment parce que cela répond au besoin primaire de proximité, de contacts du bébé. De plus, le portage offre de nombreux avantages autant pour le bébé porté que pour la personne qui le porte (à condition de bien respecter certaines règles de sécurité).

Grâce aux neurosciences et aux différentes études menées sur le sujet, il est désormais établi que le portage possède de multiples bienfaits. Après avoir passé 9 mois in utero, le bébé a plus que jamais besoin d’être dans un rapport de proximité avec l’adulte qui prend soin de lui. Ainsi, le portage permet de combler le besoin primaire et essentiel de contact physique.

Grâce au portage, le bébé se sent rassuré, apaisé. Son corps sécrète alors de l’ocytocine, la fameuse « hormone du bonheur ». La proximité avec l’adulte qui le porte ainsi que les gestes et les regards affectueux du parent pendant le portage génère également chez le bébé la production d’ocytocine. De plus, le portage aide les parents à répondre plus rapidement aux besoins de leur bébé, ce qui est aussi bénéfique pour l’attachement. En fait, tout ce qui concourt à la production de l’ocytocine contribue à créer ce lien d’attachement. Car les deux sont liés : l’attachement se joue aussi beaucoup au niveau du corps et pas uniquement sur le plan psychologique. Ce sont les hormones qui entrent en jeu dans ce lien. Le portage a donc un réel impact sur la production d’hormones, c’est-à-dire sur la physiologie des bébés !

De plus, grâce au portage, le bébé est, le plus souvent, positionné de façon verticale, ce qui lui est aussi bénéfique sur le plan physiologique. Pourquoi ? « Parce que c’est une position physique idéale pour un nourrisson qui est nourri exclusivement de liquide », explique encore la sage-femme. En effet, le bébé ingère uniquement du lait dans un estomac dont la valve (le cardia) n’est pas encore mature. Résultat : il régurgite régulièrement. Grâce au portage vertical, son confort digestif est ainsi amélioré. Parce que le bébé est placé en position verticale, le portage favorise les rots, soulage le reflux gastrique et peut diminuer également les coliques. Un soulagement pour le bébé… et pour son porteur.
De plus, le portage favorise aussi une bonne adaptation du bébé au monde extérieur via une contribution à son développement socio-émotionnel. En effet, en étant porté l’enfant est en contact avec la chaleur et l’odeur de sa mère (ou de son père). Il entend aussi les battements du cœur de son parent. Et c’est un son qu’il connaît bien et qui le rassure puisqu’ il l’entendait lorsqu’il était dans le ventre de sa mère. Tout cela contribue au développement de sa confiance en lui mais aussi en ses parents et en son environnement. Ainsi, l’enfant est sécurisé sur le plan affectif, ce qui lui permet ensuite de s’ouvrir au monde plus facilement, en ayant moins de craintes. La proximité du parent pendant le portage augmenterait aussi le niveau d’attention du bébé et l’inciterait à explorer.

Enfin, le portage permet aussi d’aider au bon développement physique de l’enfant. En effet, porter le bébé renforce les muscles de son cou et de son dos, ce qui contribue à un meilleur tonus. Les mouvements du parent qui le porte contribuent aussi à améliorer le sens de l’équilibre de l’enfant. De plus, le portage diminue le risque de tête plate, car les bébés portés sont moins souvent dans un transat ou couchés sur le dos.

 

Des bébés apaisés grâce au portage

Tout semble plus doux avec le portage. Et ce n’est pas qu’une illusion. Porter le bébé permettrait de le calmer et de réduire ses pleurs et son agitation. Une étude publiée dans la revue Pédiatrics a, en effet, montré que les bébés qui avaient été portés minimum 3h par jour pleuraient quasiment deux fois moins que les autres ! Les chercheurs (Hunziker et Barr) ont en effet constaté que les pleurs diminuaient en journée de 43 % allant même jusqu’à 51 % en soirée.

La proximité avec le parent pendant le portage permettrait également au bébé de s’apaiser malgré les stimulations extérieures. Cela l’aiderait à mieux réguler son système nerveux et favoriserait donc son sommeil. En étant porté, le bébé peut aussi entendre la voix de sa mère ou de son père, voir son visage et être exposé à un mouvement constant. Cela aurait un effet calmant et qui lui procurerait un sentiment de sécurité. Le portage permettrait aussi la régulation de la température et de la fréquence cardiaque. Tout cela afin de permettre aux enfants d’être calmes et sereins.

 

Des bienfaits pour le porteur aussi !

Les bienfaits pour les bébés sont multiples, nous l’avons vu. Mais ils sont aussi nombreux pour celui qui les porte. Outre le lien d’attachement renforcé (pour le bébé mais aussi pour l’adulte porteur), le porte-bébé (ou écharpe) permet surtout au porteur de garder (ou de retrouver) sa liberté de mouvement car l’enfant est porté. Puis, dans un second temps, les bébés portés partent plus rapidement découvrir le monde. En effet, le portage permet de développer l’oreille interne de l’enfant et de lui apporter un meilleur équilibre. De plus, « le réservoir affectif du bébé étant rempli grâce à la proximité de l’enfant avec l’adulte, le résultat est que les bébés portés marchent plus rapidement que les autres et s’ouvrent au monde plus facilement », détaille la sage-femme. Les adultes sont donc finalement moins sollicités quand les bébés grandissent !

De plus, parce qu’il a les mains libres, le parent peut prendre soin de son enfant tout en vaquant à certaines occupations. Le portage au dos augmente encore plus cette liberté de mouvement. Et, en plus d’être pratique et utile, cela peut diminuer le stress du parent. Le portage permet aussi de mieux interpréter les signes du bébé, car cette pratique aide le parent à y être plus sensible. Il est alors plus en mesure de répondre rapidement aux besoins de son enfant et cela améliore le sentiment de compétence parentale et de confiance en soi.

 

Est-ce que trop porter bébé peut le gâter ?

Certains parents s’inquiètent que leur bébé soit gâté s’il se fait porter trop souvent. Il n’y a toutefois pas lieu de s’inquiéter. Comme le portage est de plus en plus utilisé et qu’il est pratiqué depuis longtemps dans de nombreuses cultures, on a pu constater et établir que les enfants portés se développent normalement et qu’ ils ne deviennent pas plus dépendent des adultes que les autres.

*Marie-Laure Cornier est sage-femme à Villefranche-sur-Mer. Elle est venue à la micro-crèche nous faire bénéficier d’une formation sur le portage et nous faire découvrir les différentes écharpes et façons de porter les enfants.

« C’est rien ! » / « C’est pas grave ! »

… et si pour l’enfant ça n’était pas rien ? Et si dans les yeux de l’enfant c’était « grave » c’est à dire sérieux, important ?

« C’est rien! » ou « C’est pas grave! », voilà 2 petites phrases que nous utilisons tous souvent, comme un réflexe, comme une formule magique ou un remède répondant à toutes les situations. Peut-être à tort….

Exemple de situation :

L’enfant trébuche et s’égratigne le genou ou bien il casse un jouet avec lequel il jouait tout le temps…. et là, par réflexe, voire en pensant bien faire, on lui dit : « C’est pas grave, c’est rien (du tout) ! ». Ou bien, dans le même esprit, « C’est pas un drame, tu en verras d’autres ! ». Tout cela étant très souvent suivi d’un « Arrête de pleurer ».

Alors, se pose la question de savoir pourquoi nous lui disons cela ? Et en quoi nous pensons que ça va aider l’enfant à (mieux) gérer la situation ? Et si, en fait, nous lui disions cela dans le but de le calmer, de l’apaiser… mais pourquoi en ressentons-nous le besoin ? Est-ce parce que ses pleurs (nous) dérangent ? Ou est-ce parce que nous avons l’impression que ses pleurs dérangent les autres autour de nous (quand cela se produit en public) ?

Sauf que, pour l’enfant, ce n’est pas « pas grave », et ce n’est pas « rien ». Il s’est fait mal, il a peut être même eu peur et il a besoin d’exprimer cette douleur et cette peur ! Et il a besoin de réconfort ! Et il ne s’intéresse pas au regard des autres! Il en va de même pour l’exemple du jouet cassé : pour lui cet événement (car il s’agit bien d’un événement) n’est pas « pas grave », et cela n’est pas « rien ». Il était certainement très attaché à ce jouet et il ressent sûrement une grande tristesse d’avoir cassé ce jouet auquel il tenait tant.

En fait, à l’opposé de l’effet recherché, ces expressions minimisent voire renient le ressenti de l’enfant. Elles lui apprennent à cacher ses émotions, comme s’il ne devait pas les exprimer voire même pas les ressentir du tout. Elles impliquent même une forme de pessimisme (sous-entendu « tu en verras d’autres »). Sauf que, au lieu de rendre plus « fort » l’enfant, elles l’affaiblissent car elles détraquent son système interne de décision (basé sur les émotions), l’exposent à de futures « explosions » émotionnelles (libération soudaine d’une émotion bloquée, reniée) et, surtout, ralentissent la maturation de son cerveau : son cortex préfrontal ne grandit pas comme il le devrait, retardant ainsi son rôle de régulateur émotionnel. De plus, sur le plan social, ces expressions trahissent aussi une incompréhension venant de l’autre (un défaut d’empathie) formant un complexe chez l’enfant qui le pousse à ne pas partager ce qu’il ressent. Au contraire, il est même possible que l’enfant réagisse en pleurant encore plus car il se sent totalement incompris…

Et si certains parents peuvent se dire : « de mon côté, mon enfant comprend que ce n’est rien ou pas grave car il arrête de pleurer »… eh bien non, ce constat est erroné. L’enfant a bel et bien ressenti de la peur, de la tristesse, de la douleur…. Pourquoi il a cessé de pleurer alors ? Tout simplement parce qu’il a fini par apprendre à nier lui aussi son émotion ou par la garder en lui… car l’adulte ne lui a jamais permis d’exprimer son émotion.

Alors, maintenant, nous pouvons nous demander comment réagir devant les émotions de l’enfant ?

Quand on commence à s’intéresser à l’éducation bienveillante et à l’éducation émotionnelle, on se rend compte qu’une grosse partie du “travail” consiste en l’accueil des émotions : simplement être là, entendre et recevoir la peur, la douleur… avec un regard bienveillant, sans forcément fournir une solution ou une technique de régulation de l’émotion (c’est à dire pour faire passer l’émotion). Proposer des techniques de régulation des émotions ne doit jamais venir remplacer cet accueil, cette reconnaissance de l’émotion en cours (chez les enfants mais cela est vrai chez les adultes également).

Au contraire, quand l’enfant pleure, il est déjà dans la résolution de son problème car il est dans la décharge physiologique de son émotion. Les pleurs sont donc utiles et bienfaiteurs. On n’a pas besoin d’empêcher les enfants de pleurer car, au contraire, les larmes sont une manière de soulager la tristesse, la peur, la colère, la honte… Tous les humains ont besoin de pleurer pour laisser sortir la souffrance liée à une blessure (qu’elle soit émotionnelle ou même physique d’ailleurs). Évacuer l’émotion par les pleurs est une manière qu’a trouvé la nature de « guérir » les humains, de leur laisser la possibilité de rebondir après une douleur, de se relever face à une épreuve… Ainsi, permettre à l’enfant d’aller au bout de ses pleurs dans un cadre bienveillant de sécurité affective est utile pour sa santé émotionnelle. Il est important de laisser ce droit aux enfants de pleurer (ou d’être en colère, de s’exciter…), que ce soit chez les filles ou chez les garçons (éviter les « les garçons ça pleurent pas ! » péremptoires).

Entendre et accueillir l’émotion d’un enfant c’est, par exemple, lorsqu’il s’est fait mal: prendre l’enfant dans ses bras et lui dire « Tu t’es fait mal et tu as dû ressentir de la peur. Je comprends. »

De la même façon, s’il a cassé son jouet : « Tu es triste car ton jouet est cassé, je comprends. »

Un câlin est alors le meilleur réconfort qui soit.

Il s’agit donc d’accepter ce qu’il ressent et/ou ce qu’il a vécu, et de l’aider à mettre des mots sur ses émotions. L’enfant se sentira alors compris et libre d’exprimer son émotion par la suite.

Le saviez-vous ?

La DME

Tout d’abord, qu’est-ce que la DME ?

La DME c’est, littéralement, la Diversification alimentaire Menée par l’Enfant, soit une pratique alimentaire qui invite le parent à laisser son enfant expérimenter sa propre façon de manger. Autrement dit, l’enfant apprend à manger seul, en toute autonomie. La grande différence qu’il y a entre la DME (parfois aussi appelée alimentation autonome) et une alimentation traditionnelle, c’est que l’on va proposer à son bébé d’ingérer dès le début des aliments solides, sous forme de morceaux, par opposition aux purées habituelles. Le principe est de faire découvrir à l’enfant une manière saine et solide qui lui soit agréable (car trop d’enfants développent des blocages alimentaires qui mènent à des situations de conflit ou de forçage), amusante et sans danger. L’idée est donc d’introduire une alimentation solide plus précocement que d’habitude (excellent pour le développement des mâchoires et la sortie des dents). Cette alimentation solide se fait en complément du lait. L’enfant devra alors se saisir du ou des morceaux par lui-même (de la taille de son poing fermé voire un peu plus gros) et à son rythme. Voilà pourquoi on parle de pleine conscience.

Les prérequis pour pratiquer l’alimentation autonome avec son enfant

Bien que la DME ait le vent en poupe, il est important de se renseigner pour savoir si l’on peut la pratiquer avec son enfant, car elle n’est pas adaptée à tout le monde. Voici 3 indices pour vous permettre d’estimer si cela est adapté ou non pour vous et votre enfant.

1/ L’âge de l’enfant

 Eh oui, on n’introduit pas cette forme d’alimentation à n’importe quel âge. C’est un facteur susceptible de vous empêcher de commencer à donner des aliments solides à votre enfant si celui-ci n’est pas assez « grand » (développé, mature). Concrètement, il doit être en mesure de s’asseoir tout seul si vous souhaitez pouvoir pratiquer la DME avec lui. Cela revient à dire qu’il doit avoir au moins 6 mois. Pourquoi ?
➜ parce que c’est à partir de cet âge que les enfants sont capables de saisir et de mettre à la bouche la nourriture eux-mêmes
➜ parce qu’à 6 mois, un bébé contrôle les mouvements de sa tête
➜ parce que l’OMS recommande l’introduction de morceaux à partir de 6 mois seulement.
➜ parce que, vers 6 mois, le bébé est capable de tenir seul en position assise avec appui par lui-même, ce qui est primordial pour une ingestion correcte des aliments. Il ne doit pas se pencher en avant sinon c’est qu’il n’est pas prêt.

2/ L’acceptation au changement

Ce qu’il faut retenir, en tant que parents qui souhaitez pratiquer la DME, c’est que vous devrez vous adapter et apprendre à lâcher prise, parce que débuter l’alimentation autonome avec son enfant, c’est avant tout une question de transition. Il faut être prêt à accepter le changement.
Face à la pratique de la DME, les praticiens se sont aperçus que beaucoup de parents échouaient, car ils n’étaient tout simplement pas prêts. En effet, laisser son enfant manger seul peut faire peur à beaucoup de parents, et notamment face au risque d’étouffement. Ainsi, au premier « incident », certains décident de tout arrêter. Et cette peur est légitime ! Personne n’a envie de voir son enfant s’étouffer. Toutefois, s’il y a bien une règle à retenir lorsqu’on laisse son enfant en autonomie alimentaire, c’est de savoir garder confiance en lui et en vous-même en adoptant une attitude de lâcher-prise. C’est à dire: accepter le changement et admettre que rien n’est parfait. Au début, vous passerez plus de temps à ramasser les à-côtés qu’à applaudir les exploits de votre bébé !
Vous serez peut-être également amené à changer vos habitudes de vie (du type organisation, matériel, gestion du temps…).

3/ La santé de l’enfant

Avant de faire introduire des aliments solides à votre enfant, veillez à ce qu’il soit en bonne santé générale et qu’il ne présente pas de contre-indications du type troubles de la coordination, troubles de la digestion, retard ou encore malformation de la bouche. Cela aurait pour conséquences d’alourdir l’expérience alimentaire et d’être dangereux pour l’enfant lui-même. Pour cela, n’hésitez pas à consulter un pédiatre et à lui parler de votre démarche. Il pourra même éventuellement vous donner des conseils.

Les avantages de la DME

Au-delà d’une simple pratique, la DME peut être bénéfique pour le développement global de l’enfant, car elle l’invite à : mieux gérer sa motricité (fine, en particulier) ;être plus autonome ;
s’éveiller et développer tous ses sens (le toucher, la vue, l’odorat, le goût, l’ouïe) de par sa propre participation ; prendre confiance en ses capacités

1/ Favorise la motricité fine

Contrairement à une purée, les aliments solides incitent l’enfant à la manipulation, car ils sont servis dans leur forme la plus brute. Prenez l’exemple d’une carotte : en DME, vous la présenterez en morceaux (souvent cuits à la vapeur). Le bébé aura alors l’occasion de voir à quoi cela ressemble, mais, surtout, il pourra la toucher, l’écraser avec ses doigts, la mettre à la bouche, etc. Lorsque l’enfant découvre seul la nourriture, il accélère le développement de ses capacités motrices et notamment la coordination oeil-main et main-bouche, nécessaires à son bon développement.

2/ Encourage l’éveil et le développement

L’autre avantage à pratiquer la DME est l’éveil. Les fruits et légumes sont d’excellents outils pour faire découvrir les couleurs, les odeurs, les textures et les formes. Chaque aliment offre une expérience à part et unique, ce qui permet d’élargir les possibilités d’exploration.

D’ailleurs, à leur contact, l’enfant est stimulé par :
➜ Le visuel : l’orange, le vert, le jaune, le violet, le rouge…. c’est toutes les couleurs de l’arc-en-ciel qui sont représentées. Présenter une assiette avec de la betterave, du concombre, des pois chiches écrasés et des fruits rouges en dessert, c’est beaucoup plus attrayant qu’une bouillie n’est-ce pas ?
➜ Le goût : entre l’acidité, l’amertume, le sucré et le salé des aliments, l’enfant a de quoi aiguiser son palais. Certains goûts sont assez puissants et d’autres plus doux. Toute cette variété est stimulante pour un enfant.
➜ Le toucher : très important en DME, le toucher s’expérimente sous plein de formes. Saisir entre les doigts, écraser, déplacer, superposer, mettre à la bouche… Tous ces gestes sont aussi bénéfiques pour l’apprentissage.
➜ L’odorat : qui n’a pas souvenir de l’odeur réconfortante d’un plat de son enfance ? L’odorat est un sens très stimulant. C’est une manière d’influencer les préférences dès le plus jeune âge, alors autant diversifier les aliments !
➜ L’audition : aussi surprenant cela, l’ouïe peut aussi entrer en jeu. Le bruit d’un morceau de pomme que l’on croque, d’un avocat que l’on mâchouille ou les feuilles de salade que l’on découpe… Tout est prétexte à attirer l’attention.

 

3/ Accompagne l’autonomie

L’autonomie est un processus qui doit être encouragé dans l’éducation de l’enfant. D’ailleurs dans votre quotidien, vous incitez sûrement votre enfant à « faire seul », que ce soit au travers du jeu, de l’habillage/déshabillage ou de votre manière de communiquer. Alors, pourquoi ne pas le faire à l’heure du repas ?
Votre bébé y gagnera en indépendance et en assurance. Le principe est de montrer à sa progéniture qu’on est là, mais qu’on le laisse manger seul. Alors, naturellement il prendra confiance en lui, car il aura cette liberté d’avancer à son rythme et d’expérimenter ses propres découvertes.

 

4/ Encourage la diversité alimentaire

On le sait tous, les enfants et les légumes, ce n’est pas toujours une grande histoire d’amour. En pratiquant la DME dès le plus jeune âge, vous augmentez considérablement vos chances de faire aimer à votre petit les brocolis ou les courgettes (en somme, tout ce qui est vert) car, à l’âge de 6 mois, l’enfant va explorer ses sens et les légumes seront comme un jeu pour lui, car il va toucher, observer, goûter, mais aussi mémoriser ! S’il prend du plaisir à découvrir son alimentation, il retiendra mécaniquement une expérience positive qu’il associera aux aliments, dont les légumes.

5/ Respecte ses signaux de faim plus naturellement

Le bébé mange à son rythme et à sa faim et s’arrête lorsqu’il n’a plus faim. Alors que lorsqu’on le nourrit à la cuillère, il peut parfois être tentant de le forcer à manger plus.

Les inconvénients de la DME

Bien sûr, comme pour tout, la DME possède aussi des inconvénients dont 2 en particuliers qui sont le ménage et le temps.
Le nettoyage car un bébé qui mange seul est un bébé qui en met partout. Entre les aliments qu’il essaie d’attraper, mais qui finissent par terre, les fruits qui tachent les vêtements ou les écrasés de légumes qui recouvrent littéralement le visage voire les cheveux, votre enfant risque de vous en faire voir de toutes les couleurs.
Le temps car si vous êtes d’un naturel pressé ou que les moments de repas doivent être rapides, alors la DME n’est peut-être pas faite pour vous. Lorsqu’on décide de laisser son enfant s’alimenter de manière autonome, il faut être prêt à patienter. On ne vous l’apprendra pas, les enfants prennent leur temps. Il faut dire qu’il y a tellement de terrains à explorer, tout est propice à la découverte. Et manger ne fait pas exception à la règle.

Si le temps est une contrainte pour vous, mais que vous souhaitez quand même pratiquer la DME, ne vous inquiétez pas, il y a des solutions. Par exemple, vous pouvez introduire la DME les jours où le planning est plus light ou flexible (seulement le week-end ou au goûter) et laisser un temps d’exploration à votre enfant.
Enfin, notez qu’avec la diversification alimentaire menée par l’enfant, il n’y a pas de règles à proprement parler. Faites comme vous le pouvez tout en faisant attention à respecter les besoins de votre enfant.

Avec la DME, il y a également un risque de gaspiller plus de nourriture. L’idéal est donc de lui offrir de petites quantités à la fois.

 

Aliments que l’on peut proposer en DME

La première fois, il sera étonné de se retrouver avec peut-être un morceau un peu gros dans la bouche et, spontanément, il le conservera dans la moitié antérieure de la bouche et vous regardera pour voir votre réaction : vous le rassurerez alors, en lui expliquant que tout va bien et, s’il le faut, vous pourrez l’aider à retirer un petit bout, au calme, sans montrer la moindre anxiété qui pourrait lui faire peur. De la même manière, au début il vaut mieux éviter les petits morceaux de type grains de maïs, raisins, tout ce qui est petit et dur.

exemple d’aliments à proposer:
artichaut, asperge, aubergine, bette, betterave rouge, céleri en branche, chou de bruxelles, potiron, pousse de navet, rhubarbe, concombre mûr, laitue, avocat mûr, tomate, poivron doux, abricot mûr, banane mûre, mangue, pastèque, pêche, poire mûre, pomme mûre, mandarine, orange, ananas, figue, framboise, fromage type comté ou hollandais, agneau, bœuf haché qui se tient, foie gras, pâté, pain complet grillé ou riche en fibres, pain d’épices, couscous, quinoa, macaroni, nouilles, riz qui se tient, spaghettis bien cuits, haricots rouges, biscuit, glaces.

La règle est simple: vous restez toujours à côté de lui, il saisit l’aliment par lui-même, le rejette s’il n’en veut pas mais, dans tous les cas, il découvre par lui même. Au début tout doit se faire dans le calme, évitez qu’une autre personne (adulte ou enfant) soit présent et détourne son attention. S’il le faut, empruntez-lui un morceau, et introduisez-le dans votre bouche, l’air de rien. Ensuite, il vous regardera et vous imitera. Surtout, ne lui mettez jamais vous même dans la bouche.

Le saviez-vous ?

Le sommeil

 

Un sommeil de bonne qualité est  essentiel au développement de l’enfant et l’aide dans ses apprentissages.

L’importance du sommeil :

Le sommeil est important car pendant qu’il dort, l’enfant consolide tout ce qu’il a appris dans sa journée. De plus, dormir suffisamment permet à votre enfant :

• de bien se développer sur le plan physique ;
• de renforcer ses apprentissages ;
• de renforcer ses capacités de mémorisation ;
• de se concentrer davantage et plus longtemps ;
• de mieux gérer ses émotions ;
• d’être en forme pendant la journée ;
• de sécréter l’hormone de croissance : la somatotrophine ;
• de renouveler ses cellules ;
• de renforcer son système immunitaire.

La durée du sommeil chez le nourrisson

Les nouveau-nés dorment beaucoup, jusqu’à 20 heures par jour, avec, comme chez l’adulte, des variations d’un bébé à l’autre. Ce repos permet notamment la maturation du cerveau. À la naissance, le bébé ne fait aucune différence entre le jour et la nuit. Il construit son sommeil de nuit progressivement, en ajustant les périodes d’éveil et de sommeil. Cela signifie qu’au début, il est possible que bébé dorme plus le jour que la nuit.

Il faut un certain temps pour que le sommeil du nourrisson adopte une cadence régulière. Au quatrième mois, bébé dort généralement un peu moins, souvent entre 14 et 16 heures par jour. Il dort plus longtemps la nuit car il a moins souvent faim. Il commence à se rendormir seul et parfois même à s’endormir seul.

L’endormissement

Pour qu’un bébé fasse ses nuits, il faut d’abord qu’il soit capable de s’endormir seul. Pour cela, il faudra coucher votre bébé encore éveillé afin qu’il apprenne à trouver son sommeil tout seul. Il est important de renforcer les signaux de sommeil avec un rituel de coucher et des horaires de lever, de repas et de siestes réguliers.

Les rituels du sommeil sont importants

Dormir, c’est stopper l’activité d’éveil. Le soir, il faut donc réduire progressivement les stimulations comme la lumière, le bruit et l’excitation. L’obscurité permet également la sécrétion de la mélatonine, qui informera notre cerveau qu’il est temps de dormir. Les écrans sont donc déconseillés le soir, car ils maintiennent une stimulation et une lumière.

Les rituels ce sont toutes les habitudes qui sont reproduites chaque soir au moment du coucher, dans une séquence et un ordre immuable. Les rituels ont pour fonction de rassurer l’enfant à ce moment particulier du passage de l’éveil au sommeil (soit le passage du conscient à l’inconscient). Car, pour un enfant, le moment de dormir implique une séparation d’avec ses parents et l’entrée dans un monde inconnu. C’est un moment angoissant. La petite histoire, le câlin, la chanson ou la boîte à musique, mais aussi des objets rassurants, comme des peluches ou doudous préférés et la tétine ou bien un tissu imprégné de l’odeur de la maman, sont des étapes nécessaires pour préparer l’enfant au sommeil. Ce moment doit être calme et rassurant. Ensuite, ces rituels vont évoluer avec l’âge.

Dans la nuit

Au moment des éveils nocturnes, il est important de laisser au bébé le temps de retrouver son sommeil. Ces éveils sont normaux : le bébé reste éveillé plusieurs minutes et se rendort souvent sans intervention des parents. Pendant cette période d’éveil, les bébés jouent, gazouillent et parfois pleurent. Si les parents interviennent au premier signe d’éveil, le bébé n’a pas le temps de se rendormir seul et il risque ensuite d’en prendre l’habitude et d’attendre l’arrivée de ses parents au moindre réveil.

Alimentation pendant la nuit

Jusqu’à l’âge de 4 ou 5 mois, un nourrisson peut avoir besoin d’un biberon nocturne. En effet, son organisme n’est pas toujours capable de stocker suffisamment de calories pour la nuit. Puis, en principe, à partir de 6 mois, le bébé n’a plus besoin de tétées pendant la nuit. S’il est encore alimenté pendant la nuit, il faudra essayer de supprimer les tétées, soit totalement, soit en diminuant progressivement la quantité de lait des biberons car les enfants n’ont plus besoin de manger la nuit. En revanche, le bébé peut se réveiller entre deux cycles, parce que son sommeil est fragile à ce moment-là. Parfois, il n’arrive pas à se rendormir seul et ses pleurs persistent. Il est alors bien de le rassurer et de vérifier qu’il se sent bien, de préférence sans le sortir de son lit
Conseil aux parents : ne pas associer le biberon du soir à l’endormissement sinon cela deviendra un rituel qu’il sera extrêmement difficile de faire disparaître par la suite. Au contraire, le biberon devra être pris en dehors de la chambre et en dehors du lit. Il faudra, enfin, diminuer progressivement sur 10 à 15 jours la quantité et la qualité (remplacer le lait par de l’eau si l’enfant a soif ou simplement besoin de téter pour se rassurer) de chaque biberon nocturne.

Le nombre quotidien de sieste varie en fonction de l’âge

Vers 6 mois, un bébé fait en général trois siestes (matin, début et fin d’après-midi). La dernière sieste de la journée disparaît entre 9 et 12 mois, celle du matin, entre 15 et 18 mois.

Si les nouveau-nés dorment beaucoup pendant la journée, ce sommeil diurne diminue rapidement vers l’âge de deux ans. Le temps de sieste quotidien ne dépasse pas deux heures et commence à disparaître vers les trois ans de l’enfant. Si la sieste de début d’après-midi perdure après l’âge de 7 ans, cela peut être le signe de nuits trop courtes.
A partir de 2 ans, le sommeil de nuit, qui était fragmenté, va se consolider progressivement et les éveils nocturnes seront moins fréquents.
Par ailleurs, vers 3 ans, la capacité à passer de l’assoupissement à l’état de veille est en cours de maturation. Aussi, durant cette période, l’enfant peut connaître certains troubles du sommeil, tels que des terreurs nocturnes ou des épisodes de somnambulisme.

Quels sont les perturbateurs du sommeil de l’enfant ?

Le rythme de sommeil peut rapidement être perturbé par un environnement non propice ou par des habitudes de vie inadéquates. Ces perturbations peuvent entraîner des modifications de l’organisation du sommeil.
Quelles sont les difficultés de sommeil de l’enfant de 1 à 3 ans ?
Deux cas de figure sont fréquents chez les enfants entre 1 et 3 ans : les enfants qui n’ont pas envie de s’endormir et les enfants qui réveillent leurs parents plusieurs fois par nuit. Les terreurs nocturnes et les cauchemars sont aussi fréquents. Chez les enfants de 3-4 ans, 22 à 29 % des enfants ont des problèmes de sommeil, 15 % ont des difficultés d’endormissement et 23 % se réveillent régulièrement.
Dans la plupart des cas, ces troubles sont dus au fait que l’enfant a oublié – ou n’a jamais appris – comment s’endormir seul. Dans des cas plus rares, les troubles du sommeil sont en relation avec des maladies comme un reflux gastro-œsophagien par exemple, ou de l’anxiété mais celle-ci est alors également présente dans la journée.

À éviter :
• Pas de biberon pour aider votre enfant à s’endormir.
• Le lit de l’enfant doit être réservé au sommeil – ne pas remplir son berceau de jouets.
• De la même façon, aller au lit ne doit pas être une punition.
• Évitez les boissons contenant de la caféine (soda type cola).
• Limitez le temps de télévision, surtout le soir.
• Pas de télévision dans la chambre de votre enfant.

À la crèche

Il faut prendre en compte le tempérament de l’enfant. Certains sont plus flexibles et plus adaptables que d’autres et peuvent s’endormir n’importe où. D’autres, au contraire, ont un rapport particulier à leur environnement (parents, domicile) et ont davantage de difficultés à s’endormir loin de chez eux. Et même d’un enfant à l’autre au sein d’une même fratrie cela peut se passer très différemment.
En prenant en compte les habitudes d’endormissement transmises par les parents, nos professionnelles veillent à accompagner l’enfant de manière individuelle dans le respect de ces dernières (portage, bercement…). L’accompagnement au sommeil est un moment important. Le professionnel se veut donc présent, sécurisant, rassurant, à l’écoute de chaque enfant.
Pour chacun, une réponse individualisée est apportée en fonction de son besoin, de son état, de son vécu, de ses rituels et habitudes (tenir la main, rassurer, être assis à côté, prendre dans les bras, parler à voix basse…). Le professionnel laisse aussi à l’enfant qui vient de se réveiller tout le temps dont il a besoin. Il protège également le sommeil des enfants encore endormis. Une fois l’enfant prêt à se lever, l’adulte l’accompagne sans précipitation jusqu’à l’espace commun où il est accueilli par d’autres professionnels disponibles.

Le rythme du sommeil d’un bébé/enfant en crèche aura évidemment un impact sur son sommeil de nuit à la maison : la nuit, durant les phases de sommeil agité, l’enfant revit une partie de sa journée. Il fait le tri entre les choses difficiles à digérer et les choses nouvelles et cela peut venir chahuter le sommeil de nuit. Mais ce tri est aussi ce qui lui permet de développer ses capacités d’adaptation émotionnelle par la suite et cela ne durera qu’un temps.

Le saviez-vous ?

Les écrans et les jeunes enfants

 

Dans nos vies actuelles les écrans prennent de plus en plus de place car ils touchent à tous les domaines (vie professionnelle, organisation personnelle, divertissement, communication à distance…).  Si on sait qu’ils peuvent être nocifs à haute dose pour nous adultes (ondes, dépendance…) on peut naturellement se poser la question de savoir ce qu’il en est pour nos enfants et tout particulièrement les plus jeunes.

Tout d’abord, qu’entend-on par écran ?

Eh bien c’est tout ce qui utilise des technologies afin de produire du son, des photos, des vidéos, des films…. soit les télévisions, téléphones, tablettes, console de jeux, ordinateurs.

Les différentes études menées dans ce domaine préconise de ne pas placer un enfant devant un écran avant l’âge de 3 ans puis, ensuite, de les introduire de manière progressive tant en terme de variété de support qu’en terme de fréquence et de durée. Pourquoi aucun écran avant les 3 ans de l’enfant ? Cela peut paraître strict ou excessif mais, en fait, chez les tout petits, l’apprentissage passe par les mains (le toucher) et le regard et, au contraire, les écrans risquent de générer une forme d’addiction chez l’enfant, d’engendrer une rupture du lien entre le parent et l’enfant, des troubles du langage, des problèmes visuels, des difficultés dans le relationnel, des soucis de raisonnements (déduction, logique). Ainsi, plutôt que de placer l’enfant devant un écran (petite précision : si les parents regardent la télé ou leur téléphone dans la même pièce que celle où se trouve leur enfant cela compte comme du temps d’écran même si lui ne les regarde pas directement car, pendant ce temps-là, l’adulte n’est pas disponible pour l’enfant), il vaudrait mieux, au contraire, tendre vers une modification des habitudes de vie des parents, privilégier la communication avec l’enfant et consulter les écrans en dehors de sa présence (quand il est dans sa chambre, quand il est à l’école…). De la même façon, l’UNAF (union nationale des associations familiales) a constaté que, lorsque les enfants sont placés par leurs parents devant un écran, c’est principalement pour les calmer et les apaiser, pour les occuper (en cas d’ennui, les jours de pluie…) et pour les tenir tranquilles dans les lieux publics (cabinet médical et autres). Or, pour aider les enfants lorsqu’ils doivent patienter (consultation médicale et autre), pourquoi ne pas prévoir des occupations tels que des livres, des gommettes, observer et discuter de l’environnement (tu entends/vois les oiseaux ?,  de quelles couleurs sont les voitures ?…) ?

Mais alors, comment réagir face à tout cela ?

Pour les enfants de 3 à 6 ans :

La télévision peut être introduite (et exclusivement la télévision) à raison de 20 à 30 minutes par jour, réparties en plusieurs fois et pas tous les jours. En effet, dernièrement, les autorités concernées se sont rendus compte que l’utilisation des écrans a été considérablement accentuée lors des périodes de confinement. Or, quel que soit leur âge, les écrans captent l’attention des enfants, induit une forme d’attention réflexe, proche de l’hypnose, et qui fatigue le cerveau. Le matin, en particulier, mettre les enfants devant un écran leur pompe toute leur attention, les rendant incapable ensuite de se concentrer à l’école.  Pour vous aider à limiter ce temps d’écran, et également permettre à l’enfant de le visualiser, vous pouvez utiliser un minuteur visuel (type Time Timer) ou bien un sablier (il existe, pour les enfants, des sabliers assez gros et remplis de sable coloré et de durées différentes : 3,5,10 minutes….). Attention toutefois à laisser le minuteur/sablier à portée de vue mais pas à disposition car les enfants sont toujours susceptibles (et tentés) de tricher en le modifiant. De plus, la première fois que l’enfant est placé devant un écran, il est souhaitable de l’accompagner en lui verbalisant et expliquant ce qu’il regarde, en lui posant des questions, donc en entrant dans l’interaction avec lui. De même, il peut être bon de pré-visualiser le contenu de ce que l’enfant va regarder en termes de contraste des couleurs, de rythme du défilement des images (pas un rythme trop rapide pour que l’enfant ait le temps d’analyser ce qu’il voit), de taille des images, au niveau des détails… pour déterminer si ce contenu est adapté à l’enfant.

Dans l’utilisation des écrans on compte aussi la musique qui peut être mise en fond sonore car, si elle est laissée est permanence, cela a un aspect négatif dans la mesure où l’enfant sera trop sollicité alors que les enfants ont aussi besoin de temps calmes et même de temps pour s’ennuyer car l’ennui favorise le développement de l’imagination et de la créativité.

Pour stimuler l’éveil des enfants, les écrans ne sont pas indispensables. Il existe des alternatives simples comme les ballades en voiture (qui génèrent des mouvements, fait travailler le champ visuel voire même olfactif), la fréquentation des supermarchés (pour découvrir les aliments…) et, bien sûr, les temps de jeux partagés avec les parents. Il est également important de laisser les jeunes enfants mettre les objets à la bouche (toujours sous surveillance bien sûr!) car c’est pour eux la première façon de les découvrir : ils étudient et testent la forme, la matière…

Concernant les temps de jeux des enfants partagés avec les parents, une réflexion peut être menée: combien de temps par jour ? Cela dépend de l’âge de l’enfant, de son état général, de sa capacité de concentration… À quelle fréquence ? tous les jours. A quels moments ? Dans la matinée, dans l’après-midi, durant le week-end mais éviter les jeux animés juste avant le coucher et préférer des jeux calmes, éviter aussi de consulter les écrans pendant une période d’allaitement ou quand les enfants dorment dans la même pièce que leurs parents pour les protéger de la lumière bleue ainsi que des ondes Quels jeux ? faire de la musique ou mettre de la musique et danser, le ménage aussi car les enfants aiment imiter leurs parents dans tous les domaines, ainsi ils peuvent aider à passer un chiffon ou une éponge (sans produit évidemment), à mettre le couvert, à étendre le linge….

Pour les enfants de 6 à 9 ans :

En plus de la télévision, les parents peuvent introduire le téléphone et la tablette (mais l’enfant doit toujours être accompagné d’un adulte) ainsi que les jeux vidéos de façon ponctuelle. Là encore, les écrans doivent être limités à une demi-heure par jour (tout confondu) et le contenu doit être vérifié au préalable.

Enfin, concernant la question de l’usage des écrans pour regarder des photos (ce qui permet une activité de partage entre l’enfant et ses parents) ou communiquer avec des membres de la famille éloignés, cela diffère (de par l’utilité) et permet une certaine tolérance. L’important étant surtout de rester mesuré dans l’utilisation des écrans, aussi bien en terme de durée que de fréquence.

Pour davantage d’informations au sujet des écrans, n’hésitez pas à consulter le site internet: https://www.mon-enfant-et-les-ecrans.fr

 

Retrouvez la documentation fournie par le médecin de la crèche : 

• 4 temps sans écrans, 4 pas pour mieux avancer

• Enfants & écrans, quelles précautions prendre ?

• Les enfants et les écrans, quel écran pour quel âge ?

• Enfants & écrans, la nature des risques

• L’enfant et l’écran

 

Le saviez-vous ?

Pourquoi un enfant mord ?

 

Ah la collectivité ! Elle a ses joies mais aussi ses peines et parmi elles.. Quel enfant n’a jamais été confronté à la morsure ?

Dur dur pour un parent d’apprendre que son enfant mord.. et encore plus d’apprendre que son enfant a été mordu..

Bien souvent chez l’adulte différentes émotions se mélangent et quand cette situation dure, parents et professionnels ne savent parfois plus comment se positionner face à cela. Mais alors, comment réagir ? Et comment accompagner au mieux cette étape du développement chez l’enfant ? Parce-que oui, il s’agit bien d’une étape du développement que certains enfants traversent.

Tout d’abord, pourquoi un enfant mord ?

  • Contrairement à ce qu’on peut penser il ne s’agit pas d’un acte de violence ou d’agressivité prémédité. A cet âge là, l’enfant n’est pas en capacité de savoir si un geste est méchant et, est fait pour faire du mal ou pas. Bien souvent, ces manifestions ou  gestes, trouvent leurs causes ailleurs. Ils peuvent faire suite à une pulsion, à une émotion négative ou positive, mais peuvent, aussi, être la réponse à une frustration, ou bien encore, être un moyen de communiquer. Toujours est-il que ce qu’il faut retenir est qu’un enfant ne souhaite pas faire de mal, il n’est pas en capacité de gérer ses pulsions . Sachez qu’avant 3 ans son cerveau n’a pas la maturité nécessaire pour savoir qu’un geste est violent et peu faire mal à l’autre.

  • De plus, sachez qu’un enfant découvre le monde par la bouche, celle-ci est pour lui un organe de découverte, avec lequel il va explorer et goûter on parle de stade oral ou buccal. Les morsures font donc partie intégrante de sa découverte, il met à la bouche ce qu’il a envie de découvrir ou ce qui suscite chez lui différentes émotions incontrôlables.

     

  • Il s’agit également de son moyen d’expression. Bien souvent, quand l’enfant acquiert la parole il n’éprouve plus le besoin de mordre parce qu’il arrive à communiquer et à se faire comprendre facilement. Mais parfois, ce petit être en développement va être confronté à des émotions tellement fortes en lui que le seul moyen qu’il trouvera pour s’exprimer sera d’utiliser sa main, son pied, ou même sa bouche, mais encore une fois, ce ne sont en aucun cas des gestes agressifs !

  • Cela peut être une demande d’attention de sa part. Qui, n’a jamais observé une différence de comportement de son enfant envers différents adultes ? Cela peut parfois être du au fait que l’enfant réclame l’attention de l’adulte. Le tout jeune va donc adopter un comportement différent en fonction de l’attention qu’il réclame. Mais attention si c’est le cas, pas de culpabilité à avoir votre enfant sait que vous l’aimez, il a juste durant une période donnée besoin de plus d’attention.

Mais alors, comment réagir face à tout cela ?

Pour l’enfant qui a été mordu :

Il est très important de réconforter l’enfant qui a été mordu, et de le soigner si besoin. N’hésitez pas à mettre des mots sur ce que l’enfant ressent et à lui dire que personne n’a le droit de lui faire du mal.

Pour l’enfant qui a mordu :

Comme vous venez de le lire plus haut si un enfant mord ce n’est pas pour faire du mal. Il est donc important et même indispensable pour sa construction d’adopter envers lui une attitude ferme mais bienveillante. Le gronder ou même le punir ne serait pas l’aider malgré ce que nous pourrions penser. Gardez à l’esprit que l’enfant avant 3 ans n’a pas conscience qu’il fait ou peut faire du mal à l’autre. Expliquez lui, avec fermeté mais bienveillance qu’il n’a pas le droit de faire du mal aux autres, et par conséquent, que les autres n’ont pas le droit de lui faire du mal aussi. Mettez des mots sur les frustrations qu’il peut avoir et qui ont pu provoquer cela chez lui et gardez à l’esprit que ce n’est qu’une phase et qu’elle passera !

Plutôt que de lui dire : « tu es méchant(e) on ne mord pas, tu es vilain(e) tu seras punis » essayez plutôt : « Je comprends, tu es énervé, fatigué, en colère parce-que .. et tu as le droit. Mais tu n’as pas le droit de faire du mal aux autres, que ce soit avec ta bouche ou tes mains ».

Parents, vous connaissez votre enfant mieux que personne, alors n’hésitez pas à repérer, à anticiper les crises !

Vous le savez il est important qu’un enfant ait un cadre, des règles et des limites, mais il est également indispensable qu’il soit valorisé même quand cela semble difficile.

Et surtout n’oubliez pas qu’un enfant se construit au travers du regard que l’adule a sur lui. La personne qu’il est ne se résume pas aux actes qu’il fait !

Le saviez-vous ?

Acquisition de la propreté

C’est en général entre 2 et 4 ans qu’un enfant apprend à être propre. Cette étape du développement suscite souvent de nombreuses interrogations de la part des parents et de l’entourage, mais pour autant, il est indispensable de respecter son rythme et de ne pas le brusquer cela pourrait retarder son apprentissage. Lui faire confiance est donc la clef du succès !

Devenir propre, c’est avant tout apprendre à maîtriser ses sphincters, l’enfant doit être prêt non seulement physiologiquement mais également et surtout psychologiquement.

Par conséquent, il n’est pas possible d’apprendre à un enfant à devenir propre, par contre, il est possible de l’accompagner tout au long de ce processus, de mettre des mots sur ce qu’il peut vivre et ressentir. L’apprentissage de la propreté la nuit peut cependant prendre plus de temps et se fait entre 2 et 5 ans, alors avant 5 ans il est inutile de s’inquiéter si votre enfant ne réussit pas à se lever la nuit pour aller aux toilettes !

Comment savoir si mon enfant est prêt à être propre ?

  • Il va lui même et demande son pot ou le toilette
  • Il garde sa couche propre pendant plusieurs heures
  • Il verbalise quand sa couche est sale
  • Il arrive à se déshabiller en partie seul
  • Il se montre curieux sur le sujet
  • Il comprend les consignes simples et commence à s’exprimer

 Comment accompagner mon enfant dans ce processus ?

  • Par le jeu: Des jeux d’imitations peuvent être proposés à l’enfant afin de jouer ce qu’il vit. Il est possible également de trouver des histoires ou comptines autour de ce sujet
  • Aider l’enfant à avoir confiance en lui
  • Respecter son rythme et ne pas le comparer
  • Verbaliser ce qu’il vit et ressens
  • Être à l’écoute de ses besoins
  • Avoir le matériel adapté (pot ou rehausseur)